lundi 9 juillet 2007

Genève: Parti du Travail: La Réalité du Terrain, Camarade

Le Congrès extraordinaire du PDT a élu son benjamin au Comité Directeur, en la personne de Alexander I., 17 ans, de Meyrin. Sur son blog, Alexander se fécilite des décisions prises par le Congrès , particulièrement du choix d'une confortable majorité des délégués en faveur d'une liste du PdT en sous apparentement AGT! aux prochaines élections nationales. Dans son analyse des raisons qui ont nécessité et expliqué l'option choisie par le PdT, Alexander stigmatise les attitudes de certains partenaires, "solidaritéS" et les "Indépendants de Gauche" en la personne de son leader, Chrisitian Grobet. J'ai réagi à son article, cohérent et concret, en rappelant que, selon moi, la priorité absolue est la refondation du Parti. J'a voulu aussi souligner que les alliances, l'électoralisme sont des outils qu'Engels, Marx ou Lénine n'avaient pas sous estimés. Au nom de la réalité du terrain.

Le Grand Soir, Camarade, c’est un espoir raisonnable selon la pensée de Che Guevara : " soyez réalistes demandez l’impossible ". Mais la pensée marxiste met un bémol ou un préalable à cet enthousiasme. La réalité du terrain, cette… obsession des communistes et des marxistes rend la citation du Che plus pointue et plus exigeante qu’il n’y paraît.
J’ai lu avec attention ton compte-rendu du congrès extraordinaire du Parti du Travail à Genève. Je regrette que tu n’aies pas retenu l’expression de mon inquiétude quand à l’ouverture d’un " front " électoral alors que toutes nos forces devraient être concentrées sur les travaux de refondation organisationnelle, politique et idéologique du Parti. Je n’ai pas été suivi par le Congrès et je me plie donc aux décisions qu’il a prises. Il n’en demeure pas moins qu’il est à espérer que notre direction ne se trompe pas de priorité : c’est de l’intérieur que nous devons " retravailler " notre organisation.
L’alliance " A Gauche Toute ! " ne trouve pas grâce à tes yeux, et j’en critique sévèrement le fonctionnement, l’existence floue, les objectifs et les ambitions " personnalisés ", qui ne permettent pas à notre Parti d’y jouer pleinement son rôle. Mais il est important de situer notre part de responsabilité pour expliquer le danger que pourrait constituer l’alliance dans l’avenir, ou le danger qu’elle pourrait courir. Parce que la notion d’alliance est un objectif systématique du Parti. Cela ne date pas d’hier :
" la position des communistes à l'égard des partis ouvriers déjà constitués s'explique d'elle-même, et, partant, leur position à l'égard des chartistes en Angleterre et des réformateurs agraires dans l'Amérique du Nord.
Ils combattent pour les intérêts et les buts immédiats de la classe ouvrière; mais dans le mouvement présent, ils défendent et représentent en même temps l'avenir du mouvement. En France, les communistes se rallient au Parti démocrate-socialiste contre la bourgeoisie conservatrice et radicale, tout en se réservant le droit de critiquer les phrases et les illusions léguées par la tradition révolutionnaire.
En Suisse, ils appuient les radicaux, sans méconnaître que ce parti se compose d'éléments contradictoires, moitié de démocrates socialistes, dans l'acception française du mot, moitié de bourgeois radicaux.
En Pologne, les communistes soutiennent le parti qui voit, dans une révolution agraire, la condition de l'affranchissement national, c'est-à-dire le parti qui fit, en 1846,l'insurrection de Cracovie.
En Allemagne, le Parti communiste lutte d'accord avec la bourgeoisie, toutes les fois que la bourgeoisie agit révolutionnairement contre la monarchie absolue, la propriété foncière féodale et la petite bourgeoisie.
…En somme, les communistes appuient en tous pays tout mouvement révolutionnaire contre l'ordre social et politique existant. " (Marx, Engels, Manifeste du Parti Communiste)
Nous avons besoin de ces alliances électorales. C’est une évidence politique, une " réalité du terrain ". Nous avons aussi besoin de tenter de leur imposer notre stratégie, nos dynamiques. Si " solidaritéS " ou les Indépendants de Gauche à Genève, mènent le bal, nous devons faire front, pas se plaindre ou reprocher à l’un ou à l’autre de jouer sa propre carte. C’est insuffisant, inefficace…
Le choix du Congrès ne se suffit pas non plus à lui-même. Il doit s’accompagner de mesures dynamiques pour nous renforcer. Lénine écrivait :
" Le parlement est un produit du développement historique, que nous ne pouvons éliminer tant que nous ne sommes pas suffisamment forts pour dissoudre cette institution bourgeoise. "
Par extension, cette phrase est d’actualité en toutes circonstances pour les communistes…. Face à AGT ! ou tout autre forme d’association ou de regroupement. Tant que nous ne sommes pas assez forts pour réduire l’influence ou la nécessité d’une alliance, elle ne doit ni ne peut être dissoute ou éliminée.
Nous avons été trop peu attentifs à ce qui se passait dans l’alliance, à Genève et au niveau suisse… Nous avons sans doute oublié une autre phrase du Manifeste , prise hors contexte, mais néanmoins explicite, dont l’actualité est flagrante :
" Les communistes ne s'abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets... "
La réalité du terrain, Camarade, encore et toujours. Lénine toujours, si éloigné de notre possible dans ses méthodes mais plus actuel que jamais dans ses propos :
" Vous êtes bien naïfs, si vous vous imaginez que le jour de la victoire du prolétariat, les intellectuels, la classe moyenne, la petite bourgeoisie deviendront communistes (1920). "

Le fascisme de moins en moins rampant occupe le terrain partout en Suisse, ailleurs. Il constitue un danger immense. Nous avons la responsabilité de reprendre des forces pour mener le seul combat pour lequel nous existons, à l’exemple de nos aînés : le combat pour le socialisme, la liberté, la laïcité et contre la pensée et l’action réactionnaire et fasciste. Et je n’ai pas la certitude que ce combat, ces luttes ne soient que démocratiques ou pacifiques dans un proche avenir.
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Ron Linder

dimanche 8 juillet 2007

Genève: "AGT!": Les gros bras dans un bac à sable

Gauchebdo titrait en une, dans son numéro du premier mai : " pour une gauche ambitieuse ". Nous allons sauvegarder l’article pour le premier mai de l’an prochain. Certains l’ont mal lu. La question que nous nous posions restera probablement d’actualité dans les mois qui viennent : " ne serons-nous bientôt que de folkloriques participants à la saga démocratique bourgeoise ? ". Cela me fait penser à une fable de Jean de la Fontaine, " Le Loup et l’Agneau ". Il y est question de " la raison du plus fort qui sera toujours la meilleure ". Le problème étant que, pour ce qui concerne nos partis, nos alliés, nos amis, le plus fort est d’une faiblesse infinie. Il faudra donc nous faire une raison : à défaut de jouer dans la cour des grands, d’y défendre l’essentiel, nous sommes condamnés à jouer les gros bras dans un bac à sable.
Les dirigeants de la gauche de la gauche sont-ils à ce point irresponsables ? Sont-ils propriétaires des voix des électeurs progressistes à Genève ou de l’espace qui leur est accordé par les citoyens ? C’est une tradition de la gauche combative que de chercher la petite bête chez les copains. Depuis la guerre, on ne compte plus les alliances avortées. Peut-être sommes-nous trop riches, trop… suisses pour être de gauche ? Parce qu’il faut quand même expliquer pourquoi les dirigeants de la gauche combative, si brillants par ailleurs, marchent à côté de leurs pantoufles dès qu’il s’agit d’être efficaces.
La décision du Parti du Travail de se présenter en sous apparentement aux élections fédérales n’est pas le dernier drame en date. Ce n’est d’ailleurs pas un drame. Juste un épiphénomène politique. Par contre, c’est une décision qui a pour origine une kyrielle de malentendus, de non dits, de divergences. Il faut remonter à ces problèmes originels pour consolider l’alliance électorale. Personne ne fera fi de l’Histoire ni des projets et des espoirs de chacun. La décision du Congrès du PdT n’est qu’un sous événement, un peu comme un… sous apparentement sous un label commun aux élections fédérales.

La Rédaction de Gauchebdo, Suisse, Juillet 2007
Genève:
"A Gauche Toute!": les raisons de la colère

C’est la crise à AGT ! Après les communistes, le Parti du Travail annonce qu’il se présentera en sous apparentement aux prochaines élections fédérales. Les " Indépendants de Gauche ", " solidaritéS " puis une assemblée d’AGT ! ont confirmé l’idée d’une liste unique.
La gauche de la gauche espère sauvegarder le siège de son élu genevois (Pierre Vanek de "solidaritéS"), l'automne prochain et préparer un retour en fanfare au Grand Conseil de Genève dans deux ans. Les objectifs sont communs, les méthodes et les tactiques préconisées sont divergeantes. Dans la plus pure tradition de la gauche, l'ambiance électrique n'anihile pas les chances de solutions plus ou moins efficaces ou précaires. Extraits d'entretiens par courriels et téléphone entre protagonistes des quatre bords.

Qu’y a-t-il d’insupportable ou de raisonnable dans le choix du PdT ?
Salika Wenger & Christian Grobet ( co-présidents des Indépendants de Gauche) (SW&CG) :
" A Gauche Toute ! "…est fondée sur une charte, comportant 13 engagements, adoptés à l’unanimité … lors d’une séance le 6 novembvre 2006… L’engagement le plus important est de présenter des listes communes pour les élections municipales, cantonales et fédérales… Sur la base… des engagements pris par les militants des quatre composantes formant AGT !, nous avons été pour le moins surpris de la décision du PdT de vouloir présenter une liste séparée pour l’élection au Conseil National, ce qui assurément décrédibiliserait les engagements pris publiquement envers notre électorat encore fragile.
Marie Eve Tejedor (secrétaire de " solidaritéS ") (MET) :
…Il s’agit de garder au minimum un siège "genevois" de la gauche de la gauche et de développer les grands thèmes qui nous unissent: contestation du capitalisme, du "tout-au-marché" et du diktat des profits, refus du démantèlement social et des privatisations, défense des salarié-e-s et des couches les plus défavorisées, lutte pour l’égalité des droits entre toutes et tous, étrangers et Suisses... refus de la politique social-libérale du PSS. Nous devons mobiliser un électorat populaire, lui donner des raisons de ne pas se tourner vers le MCG ou l’UDC… une liste unique… représente un espoir et a une crédibilité bien supérieure à l’addition des résultats de 4 listes distinctes et concurrentes, liées par un "sous-apparentement", qui relève plus d’un accord " technique", peu compréhensible par le grand public, que d’une manifestation de notre capacité d’engagement commun!...
Jérôme Béguin (secrétaire des " Communistes ") (JB) :
Les communistes et le Parti du Travail ont fait un choix raisonnable en proposant de présenter plusieurs listes sous-apparentées, comme le permet la loi électorale. Les différentes listes ont une dénomination commune et les voix s’additionnent. Ainsi, chaque composante peut mettre en avant son identité et ses propositions spécifiques, tout en faisant front commun.
Jean Luc Ardite (président du Parti du Travail) JLA :
Oui c’est la crise. Mais pas parce que le Congrès du PdT opte pour une formule à la fois unitaire et spécifique…Nous sommes favorables depuis toujours aux alliances électorales pour mieux défendre les " petits "…, nous voulons rester aussi nous-mêmes. Nous revendiquons notre appartenance à ce monde des " petits ". Nos partenaires, qui nous connaissent si bien pourtant ne se rendent pas compte que l’électoralisme n’est pas le seul moyen d’action auquel nos croyons... et que nous ne croyons pas en l’élitisme. Personne ne peut reprocher au PdT d’être calculateur, nous n’avons pas de candidat particulier à faire valoir. Elle est aussi là la crise : c’est comme au foot, nous voulons jouer collectif, d’autres ont un peu tendance à jouer " perso ". Dans la même équipe c’est toujours un problème. Dans le cas des élections fédérales, jouer collectif, c’est donner à tous les partenaires l’occasion de se montrer sous leur meilleur jour. Le sous apparentement c’est jouer collectif en assurant le résultat.

Pourquoi le sous-apparentement acceptable dans le canton de Vaud ne l’est-il pas à Genève ?
SW&CG :
La situation dans le canton de Vaud est totalement différente. Il n’y a pas eu de formation politique telle que l’Alliance de Gauche et jusqu’à présent, les diverses formations politiques à la gauche du PS n’ont fait que des apparentements occasionnels, qui sont récents…
MET :
solidaritéS-Vaud était favorable… à une liste commune. Mais les situations vaudoise et genevoise sont très différentes. A Genève, nous avons connu la division en 2005 et l’éviction du Grand Conseil… L’engagement pris de se présenter ensemble aux municipales, aux nationales, et enfin au Grand Conseil répond à une attente de la part des gens que nous défendons/représentons. C’est un engagement qu’on ne peut pas rompre à la légère, en affirmant qu’on se remettra ensemble pour le Grand Conseil "parce qu’on est bien obligés"… . Il me semble irresponsable politiquement, vis-à-vis de la population, de partir séparés dès que l’occasion se présente. L’union ne peut être à géométrie variable dans ce contexte, sauf à vouloir déboussoler complètement notre électorat.
JB :
Jusqu’à présent, le canton de Vaud représentait l’exemple à suivre. Il semblerait que la doctrine ait changé… Pourquoi ce qui est bon chez nos voisins ne le serait pas pour nous? A cette question, les représentants de solidaritéS et des Indépendants ne donnent pas de réponse crédible. Dans votre édition du 22 juin, Pierre Vanek explique qu’"à Genève, avec une liste commune, les relations avec la presse seraient simplifiées, notre crédibilité mieux assise". Il faudrait déjà arrêter de jeter le discrédit sur AGT! dans la presse comme cela a été fait après la proposition du PdT de faire un sous-apparentement.
JLA :
Ce qui est comparable entre Genève et Vaud c’est la volonté des camarades de maintenir le Parti. Dans le canton de Vaud, l’impact politique de Josef Zisyadis, le " fondateur " d’AGT ! et de cette philosophie à tendance " fusionniste " n’y change rien. Les Popistes sont logiques, ils cherchent l’équilibre et l’efficacité entre " alliance " et " différence ". Nous saluons leur approche optimiste et responsable.

Quels sont les cas de figure qui se présentent désormais ? L’alliance électorale est-elle en question ou doit-elle être renégociée ? La question électorale n’en pose-t-elle pas d’autres : l’organisation de l’alliance, sa dynamique, ses stratégies ? La vraie question n’est-elle pas que les partenaires au sein d’AGT ! se sont plus préoccupés de ce qui les sépare que de ce qui les uni ?
SW&CG :
AGT existe depuis moins d’une année. Le travail effectué en peu temps est remarquable. C’est quasiment seuls que nous avons lancé un double référendum sur les TPG et l’Aéroport ainsi que celui sur l’assistance publique (qui a hélas échoué de peu !). Dans le même temps il a bien entendu fallu se mobiliser avec des ressources humaines et financières limitées pour les élections des divers conseils Municipaux et pour les Conseils Administratifs. Tout cela nous a empêché d’approfondir les réflexions sur nos objectifs politiques et l’organisation de notre nouvelle formation politique. Nous devons indiscutablement poursuivre ce travail politique et améliorer notre fonctionnement. Par contre les principes de bases doivent être respectés. A défaut, c’est la pérennité d’AGT qui serait aléatoire.
MET :
solidaritéS maintient le cap de la liste commune AGT! avec celles et ceux qui souhaitent y participer, si des organisations persistaient à vouloir partir séparément, elles devraient assumer leur choix complètement. L’alliance électorale n’est pas à rediscuter maintenant au moment du dépôt des listes... Certes nous devons trouver des réponses nouvelles en matière d’organisation, de stratégie, de dynamique de cette alliance... Nous avons cherché, avec AGT !, à créer un cadre qui permette des débats politiques réels entre militant-e-s de nos organisations, plutôt que d’en rester à un simple cartel…c’est le sens de nos AGs de militant-e-s … notre adversaire c’est la droite: nous devons nous donner les moyens pour battre celle-ci en 2009 au Grand Conseil en y reprenant pied ensemble, en mettant l’accent sur ce qui nous unit. Cet objectif est central, pour le crédibiliser une liste aux Nationales qui fasse 10 ou 12 % est un atout qu’on ne saurait brader au nom de la volonté de chacun d’agiter son propre drapeau.
JB :
Les représentants de solidaritéS et des Indépendants doivent faire un effort, c’est une question de respect. S’ils refusent le sous-apparentement, ils porteront la responsabilité de la division et d’un probable échec.
JLA :
Je suis attentif à ce qui nous unit… collectivement. Et je ne sous-estime pas ce qui nous sépare… A Genève, nous avons une longue histoire commune entre militants de gauche… Pas toujours dans le même camp. La volonté constante du PdT de participer à des alliances politiques efficaces impose un minimum de réalisme. Je ne vis pas dans un monde de gentils progressistes qui s’offrent des fleurs tous les mercredis à la réunion d’AGT !. Je veux que mon parti soit respecté, que nos militants, qui ne sont peut-être pas tous des intellectuels ou des gens brillants, mais le plus souvent des gens courageux et dignes, soient respectés.
Nos partenaires doivent se faire à l’idée que, quand le congrès extraordinaire du PDT prend une décision, elle n’est pas négociable parce que quelques uns nous font la leçon dans les médias. La question des élections fédérales a été longuement débattue durant notre congrès. Quoi qu’en disent certains, elle est légitime.


Le PdT affirme la nécessité d’une meilleure visibilité politique pour expliquer la stratégie décidée par les délégués de son congrès extraordinaire. Cette absence de visibilité ne pose-t-elle pas des problèmes aux autres composantes ? AGT ! n’est-elles pas une " couverture " trop envahissante pour les partis de la gauche combative ?
SW&CG :
Rien n’empêche le Pdt de prendre toutes les initiatives politique qu’il souhaite à l’exclusion de listes électorales séparées conformément aux engagements qu’il a pris et à cet égard. D’ailleurs il n’a pas manqué de le faire comme il en a été de même pour les trois autres composantes d’AGT et nous ne voyons pas quel est le problème à ce sujet.
MET :
… AGT ! ne s’impose pas vraiment suffisamment pour le moment et c’est dommage! La volonté de "visibilité" du PdT est légitime, même si ce n’est pas forcément au moment des élections – et de ces élections à Genève - qu’il faut prioriser cet aspect… solidaritéS a plaidé pour que les appartenances soient indiquées sur les bulletins de vote, lors des élections municipales,… Les représentant-e-s du PdT s’y étaient opposés à l’époque... Des moyens existent… pour que chaque composante garde sa visibilité et puisse mettre en avant ses spécificités, sans pour autant faire liste à part. AGT ! peut être mise au service de la visibilité de ses organisations affiliées et servir celles-ci plus efficacement que des mini-campagnes séparées, avec un résultat décevant à la clé.
JB :
Soit nous décidons de faire un seul parti des quatre composantes et alors nous engageons un processus d’union, soit nous ne voulons faire d’AGT! qu’une alliance électorale. C’est la seconde solution qui est prônée actuellement par la quasi majorité. Dans ce cas, pour vivre nos partis respectifs ont besoin de s’affirmer régulièrement, d’où la nécessité de faire différentes listes aux élections fédérales. Aujourd’hui, ce qu’on nous propose c’est une alliance électorale dans laquelle nos partis ne peuvent pas exister. On nous propose une fusion sans alliance politique. Ce n’est pas une solution.
JLA :
AGT ! pose différents problèmes. Et le moindre est l’alliance électorale. Nous consacrons tous beaucoup de temps à un rassemblement dont la finalité n’est pas définie. Au détriment des activités pour notre parti. Et nous ne voulons ni d’un autre parti qui se créerait sans que ce soit dit, sur les ruines de nos organisations, ni d’autre chose qu’une alliance électorale… C’est compliqué. Il y a une confusion entre le projet national d’AGT !, un groupe parlementaire et son influence locale autre que technique et électorale. Dans AGT ! Genève, certains préparent l’avènement d’un nouveau parti politique. Nous ne sommes pas dupes.

Propos recueuillis, Gauchebdo, Suisse, Juillet 2007