jeudi 27 septembre 2007

Monde & Suisse: Ces gens qui nous gouvernent

L’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, rassemble un parterre impressionnant de chefs d’Etats, tous plus soucieux les uns que les autres de contribuer au bonheur universel.
A entendre les chantres de la paix, Georges W. Bush par exemple, ou les champions de l’économie sociale, Nicolas Sarkozy parmi d’autres penseurs, nous sommes en droit d’espérer les lendemains qui chantent que, très modestement, les progressistes du monde entier revendiquent depuis toujours. Maintenant que « la crème de la crème » de nos politiciens s’en mêle, le monde ne peut que croître et embellir. Croître et embellir. Croître et embellir.
Bush, pardon, le Président Bush ment. Son « filleul » français ment. Les autres aussi… Mais le pire est qu’ils nous prennent pour des idiots. Plus rudement encore, ils font comme si nous n’existions pas. Figurez-vous que ça marche. Bush, Sarkozy, Poutine, Blair en son temps et leurs collègues de partout ont été bel et bien élu. Leurs discours sont légitimes, leurs actions aussi. Ils ne sont donc pas totalement responsables de ce qui pourrait … nous arriver. C’est la démocratie en marche qui veut ça : Personne n’est sensé ignorer la loi dit on. Alors pourquoi serait-on sensés rester ignorants avant de poser un acte aussi important que le vote ?
En Suisse, une majorité de citoyens ne votera pas. Et parmi ceux qui accordent de l’importance au devoir civique, un grand nombre votera les yeux fermés sur son propre intérêt. C’est paraît-il honorable mais est-ce raisonnable ? Donner le pouvoir à des politiciens qui, à la première occasion se feront les chantres d’une société d’exclusion, cela équivaut à se tirer une balle dans le pied.
Aux nations Unes, de nombreux chefs d’Etat représentent des électeurs qui ont voté les yeux fermés sur leur propre intérêt. Ils ont le pouvoir de la majorité silencieuse. Personne n’empêchera la Suisse d’être dans le lot des démocraties endormies. Sauf si le citoyen décidait de s’informer… C’est pas gagné. Pour beaucoup de citoyens, le bonheur est dans le pré. Se poser des questions, c’est se priver d’herbe tendre.
En attendant, Bush, Sarkozy, Poutine ont le droit de dire ce qu’ils veulent… Ils sont ce que nous méritons. « La crème de la crème », même si elle est rance.

Ron Linder, Gauchebdo, Suisse, Septembre 2007