samedi 20 octobre 2007

Suisse: Pour un programme commun minimum des gens de gauche

Mes divergences avec Josef Zisyadis (Z-blogue) sont nombreuses. Nous ne parlons pas toujours la même langue, lui, le dirigeant politique du PST le mieux élu depuis longtemps et moi, militant communiste genevois, membre permanent de la rédaction de Gauchebdo, journal dont il pense du mal.
A entendre le mot communisme, il sort son revolver (bien qu'il soit un adepte d'une Suisse sans armée et un pacifiste avéré) et moi mon drapeau rouge ( quoique je me félicite de l'existence d'une armée de conscrits et considère l'action armée comme une option extrême mais possible dans le combat pour plus de justice sociale). Il prône la création d'un grand petit parti à la gauche de la social démocratie pendant que j'imagine une force progressiste arrimée à un Parti du Travail communisant restructuré, refondé, réorganisé.
Mais l'hiver politique sera difficile et long en Suisse et partout ailleurs. Les convictions que je partage avec le chef du POP vaudois, contre le fascisme, pour la justice sociale, pour une société plus sereine et moins arrogante, constituent un "programme commun minimum", qui, s'il n'efface aucuns de nos désaccords ni nos conflits potentiels, impose le combat commun, l'alliance.
Il nous faudra bien du talent et une volonté politique avérée pour, dans les semaines à venir, au lendemain des élections et dans le flou qui caractérise le discours et l'action des partis de gauche dont le PST, ne pas faire semblant de rien, penser l'avenir, rebâtir une gauche combative sans être tentés par les règlements de compte primaires.
Je suis pour la refondation du Parti du Travail, pour son évolution vers un projet communiste moderne. Mais pas sans Zisyadis, Huguenin et tous ceux qui pensent autrement. Et s'il faut mettre de l'eau dans mon vin rouge pour contribuer à l'unité au sein du parti, j'en mettrai. De l'eau avec des bulles, de la minérale, pas de l'eau stagnante.

Le danger du fascisme n'est pas un leurre. Je fais partie de la génération des enfants du hasard, j'ai la mémoire...à vif . Je crois en la possibilité d'un monde meilleur, au bien commun plutôt qu'au bien individuel.
Le communisme d'avenir est une voie ambitieuse pour une société pacifiée. Tant pis pour ceux qui n'entendent par ce mot que le pire, alors qu'il n'a de sens que dans ce qu'il exprime de meilleur. Mes idées , et celles de mes camarades n'ont d'efficacité que dans la mesure où elles brisent le mur de l'indifférence de la population. Seuls nous ne sommes nulle part. Divisés, nous n'existont plus.