jeudi 14 juin 2007

Genève: le 23 juin, le Parti du Travail se remet en question

Le Parti du Travail doit se poser toutes les questions et envisager toutes les évolutions possibles afin de se resituer. Le 23 juin prochain, le PdT organisera un congrès extraordinaire, non seulement pour désigner de nouvelles instances après des revers électoraux que les dirigeants du PdT ne veulent pas mésestimer, mais aussi et surtout pour reconsidérer les besoins d’une organisation capable de répondre aux besoins de la population. Jean Spielmann, indépendamment des échéances électorales, préconise un travail de refondation de la structure partisane: organisation et fonctionnement des sections, encadrement des nouveaux membres, formation théorique des militants, liens avec les organisations syndicales... "Le parti est un instrument qui doit être le plus affûté possible. Si ce parti ne sait pas s’adresser aux travailleurs sur les questions qui les préoccupent, il perd sa raison d’être. Or nous passons à côté de toute une série de batailles, comme, par exemple, poser le problème du statut des travailleurs, du contrôle des conditions de travail et des conditions sociales. (…)." Pour Jean Spielmann, le parti doit aussi s’interroger sur la désaffection du public pour la politique, de même que sur la faiblesse de la gauche dans la lutte idéologique.
Jean-Luc Ardite, le Président du PdT, s’interroge sur l’efficacité des alliances électorales, en particulier sur la plate-forme AGT ! L’absence de visibilité du PdT au sein d’AGT! incite à revoir les modalités de l’alliance. Jean Luc Ardite plaide pour un sous-apparentement des quatre composantes de la coalition aux élections fédérales d’octobre, afin de mieux faire apparaître l’appartenance partisane des candidats. Une option qui fera assurément débat, puisqu’une partie des militants serait plutôt favorable à la poursuite d’un apparentement intégral, comme pratiqué jusqu’ici. Le recul électoral du PdT appelle surtout une réflexion sur son organisation interne. "La perte de sept conseillers municipaux issus du PdT dans les grandes communes [2 à Genève, 3 à Meyrin, 1 à Carouge et 1 à Vernier, ndlr] et la défaite de Nelly Buntschu au Conseil administratif de Vernier montre que nous n’arrivons plus à attirer les gens, explique le dirigeant cantonal. Le parti doit donc se remettre en question, notamment pour comprendre pourquoi une partie de son électorat s’est dirigé vers des formations telles que l’UDC ou le MCG."
Arnaud Crevoisiser, Gauchebdo, Suisse, juin 2007