samedi 2 juin 2007

Suisse: Lecteur, mon héraut

L'hebdomadaire progressiste suisse Gauchebdo s'adresse à ses lecteurs

Selon un récent sondage britannique, le militantisme et l’implication des citoyens dans l’action associative, sociale ou politique n’attireraient plus grand monde. La solidarité, sous une forme ou sous une autre, religieuse ou laïque, le bénévolat, étaient pourtant un trait du mode de vie britannique. Le sondage de l’Institut Yougov ne laisse désormais planer aucun doute : le " chacun pour soi " a la côte. Plus intriguant, nombre de bénévoles envisagent leur action dans l’espoir ou l’attente d’une reconnaissance quelconque. Les partis politiques du pays ont perdus en moyenne 90% de leurs membres en cinquante ans. Et encore, il est nécessaire de ne pas confondre membres et militants.
C’est partout pareil ! Le marketing aidant, certains partis français ont gonflé leur chiffres par des campagnes sur Internet, offrant un droit de vote, une photo dédicacée du président…L’abonnement à la revue interne du parti est en option. Résultat : selon certains experts, sur les plus de soixante millions de Français, il n’y a pas 700.000 encartés politiques. A peine un pour cent, en comptabilisant tous les petits nouveaux attirés par la photos dédicacée du Président. Et, parce que, sans doute ne faut-il pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, le PCF attire encore plus de 90.000 membres. Il est donc loin le temps où le " premier parti de France ", le Parti communiste comptabilisait son " millionième camarade".
Dans les autres pays d’Europe, les organisations politiques comptent surtout sur des flopées d’associations culturelles, aux intérêts parfois très larges, à priori peu politiques et qui n’exigent pas d’engagement personnel, pour constituer leur clientèle. Les militants sont peu nombreux, les sympathisants, assidus ou non, foisonnent.
Le PST n’a évidemment pas échappé au sort réservé aux organisations politiques. Il doit gagner à la cause de la justice sociale de nouveaux militants, former des cadres, étendre le cercle de ses sympathisants. Ce sont trois tâches spécifiques qui s’imposent. Et, pour chacune de ces trois tâches, l’outil de communication s’appelle… Gauchebdo.
Chaque lecteur, abonné ou non, est un ambassadeur, un militant, un sympathisant. Il n’y a pas de lecteur neutre. Chaque lecteur est le héraut des idées exprimées dans ce journal. A lui de permettre le développement de cet hebdomadaire en le faisant mieux connaître ou contribuant à sa promotion.… C’est ça aussi lutter, militer ou sympathiser.
Ron Linder, Gauchebdo, Suisse, mai 2007