jeudi 7 juin 2007

Israël-Palestine: Pour une paix laïque

La paix n’est possible qu’avec un ennemi. Toute autre considération est débile. Au Proche Orient, Israéliens et Palestiniens sont suffisamment ennemis pour s’offrir une paix formidable. Une paix qui prévoit tout : le pardon, l’ouverture, le soutien mutuel, le respect, un regard commun sur l’avenir … une paix qui prévoie une société laïque. Les champions de la foi, toutes religions confondues envisagent la paix confuse ou impossible puisque toujours éloignée de leurs priorités. Les extrémistes juifs, les islamistes, les évangélistes américains ont contribué à rendre le dialogue insupportable. Curieusement quand les laïques dialoguent au plus haut niveau entre Israéliens et Palestiniens, les propositions originales et osées fusent. Jérusalem n’est plus un problème mais une solution pour les deux peuples, le droit au retour des réfugiés palestiniens ne correspond plus à une tentative d’éradication de l’Etat d’Israël puisque des solutions humanistes sont envisagées pour mettre fin à l’horreur des camps de réfugiés, les colons religieux qui occupent la terre palestinienne rentrent chez eux en Israël, les fêlés de Dieu du Hamas ou du Djihad sont désarmés.
Les citoyens palestiniens rendent visite à leur famille, partout dans le monde, depuis l’aéroport international de Gaza, avec le passeport de la République de Palestine. Les produits agroalimentaires du pays font concurrence à ceux de leurs voisins…
Impossible ?
Pourquoi ? parce que les juifs et les arabes ne sont pas capables de s’entendre, d’imaginer la paix ? Ou parce qu’ils sont les jouets d’une Amérique virulente et d’une Europe peureuse ?
Les Israéliens ont entraîné la majorité des juifs du monde dans une sorte de guérilla plus ou moins intellectuelle contre la Palestine et son peuple. Les Musulmans arabes ou non, ont fait de la Palestine, un fonds de commerce qui accapare les passions. Dans les deux cas, les peuples et les communautés sont les dindons de la farce. Comme s’il était acceptable que le sort du monde se joue entre dirigeants plus ou moins bien élus…
Puis, benoîtement, on s’étonne de l’influence de groupes politico religieux qui échappent aux pouvoirs établis. Et qui compliquent tout.
On a le droit de rêver d’ une paix laïque.
Ron Linder, Gauchebdo, Suisse, Juin 2007